Parc naturel Ria Formosa: le paradis des mollusques

Parc naturel Ria Formosa: le paradis des mollusques

31 Mar 2018

31 Mar 2018

Partagez cet article

Parc naturel Ria Formosa: le paradis des mollusques

Nous avions rendez-vous avec Cristina, la propriétaire de l’entreprise de tours guidés personnalisés Portugal No Limits à 9 heures tapantes, au quai du ferry qui connecte la ville à la plage de Faro. Elle arriva tout sourire à bord d’un bateau de pêcheur traditionnel, accompagnée d’Artur son partenaire de vie et d’entreprise, ainsi que de Nina leur adorable chien d’eau portugais âgé de quelques mois seulement.

Notre périple commença au moment où la mer se retirait des 60 kilomètres de littoral de la Ria Formosa, espace protégé pour la protection de sa faune et de sa flore exceptionnelles. Avant même que le moteur n’ait démarré, Cristina entama la petite histoire de son lien d’attachement avec le plus bel espace protégé au monde selon elle et comment elle venait y ramasser des palourdes et couteaux de mer avec son grand-père quand elle était petite. Selon ses dires, rien n’a changé depuis à l’exception de deux choses: la lagune est maintenant un site protégé où la pêche et la récolte de fruits de mer sont contrôlés. Depuis le temps, certaines fermes d’huîtres ont aussi vu le jour.

Si la lagune est étudiée par bon nombre de biologistes, c’est parce qu’elle est un endroit propice à la prolifération d’espèces marines. Le fait qu’il y ait des marées qui envahissent la lagune puis se retirent permet aux sols d’être exceptionnellement oxygénés, stimulant ainsi un écosystème déjà très diversifié. C’est ce qui permet notamment aux huîtres de se développer à une vitesse accélérée et aux autres mollusques vivant sous la surface du sable comme les palourdes et les couteaux de mer d’abonder.

Après toute cette théorie, c’était le temps de passer à la pratique et Cristina avait pensé à tout! Je troquai mes espadrilles pour des souliers d’eau et suivis ma guide hors du bateau, panier d’osier et autres accessoires en main. Une chance que Nina était là pour garder le bateau, fidèle à la tradition! C’est à l’aide d’un outil digne d’un grattoir à peinture que je me mis à creuser le sable humide selon les indications de ma professeure. Je fus surprise de constater que les palourdes se trouvaient toutes à moins de 5 centimètres de la surface et que j’étais meilleure que je ne le pensais à cette besogne! Dès que j’en avais ramassé quelques-unes, Cristina s’empressait de les déposer dans le panier pour les rincer dans l’eau salée qui en traversait les parois.

Quelques pas plus loin, Artur me fit signe de le rejoindre pour me montrer quelques trous en forme de triangle creusés dans la dune. C’était l’oeuvre de ses vieux amis les couteaux de mer. Il sortit une salière de sa poche droite et déversa un bonne quantité de sel directement dans le trou en m’expliquant que les couteaux ne toléraient pas le sel. Je compris que c’était la meilleure technique pour les faire sortir de leur cachette comme ils sortent doucement du trou sans être contaminés par le sable environnant contrairement à la technique du harpon. Tous accroupis en silence autour de ce minuscule orifice, on restait stupéfait à chaque bulle qui éclatait à la surface, nous confirmant qu’il y avait de la vie là-dessous. Soudain, on vit apparaître une structure qui ressemblait à une larve, mais qui était en fait le système respiratoire du couteau. Ce dernier suivit en sortant du trou d’un trait. Je n’avais pas beaucoup de temps pour l’en extirper avant qu’il ne regagne sa position initiale et je le sortis avec vigueur pour contrer l’effet de succion du muscle intérieur à la coquille qui s’agrippait à son tunnel. C’étaient des petites bêtes coriaces!

Quelle expérience ce fut aussi de déguster quelques huîtres température ambiante, fraîchement sorties de l’eau. Alors que l’on est plutôt habitué de savourer ces mollusques froids, ces huîtres-là étaient étonnamment charnues et délicieuses. En fait, je crois que ce sont les meilleures que j’aie mangées de ma vie, mais peut-être est-ce aussi une question de contexte! 😉

Je me souviendrai de cette journée gorgée de soleil, de rires, de surprises, de courses avec Nina le chien, de dégustations hors du commun et surtout de ma rencontre avec ce couple d’entrepreneurs inspirants et passionnés qui m’ont transmis leur amour pour la Ria Formosa en quelques heures seulement. On y retourne quand?

Pin It on Pinterest