Archipel des Berlengas : Pêche à la ligne dans les eaux de l'Atlantique | Portugal Gourmand

Archipel des Berlengas : Pêche à la ligne dans les eaux agitées de l’Atlantique

7 Fév 2018

7 Fév 2018

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Archipel des Berlengas : Pêche à la ligne dans les eaux agitées de l’Atlantique

La fraîcheur du petit matin dans le village côtier de Péniche est mordante. C’est emmitouflées dans nos vêtements les plus chauds que nous avons rejoint Pedro et Joao, deux amis de longue date qui nous avaient donné rendez-vous à la marina au lever du soleil. Nous nous apprêtions à vivre notre première expérience de pêche en haute mer dans un décor spectaculaire : celui de la réserve naturelle de l’archipel des Berlengas. Seuls quelques habitués ont un permis pour y pêcher et c’est le cas de notre ami Pedro, la chance!

Dès les premières lueurs du jour, nous avons fait connaissance avec l’équipage composé de quatre pêcheurs. Nous n’avons pas tardé à partir, le modeste bateau disparaissant dans le creux des immenses vagues. Nos rires profonds cachaient un brin d’angoisse et se perdaient dans la houle déchaînée qui faisait danser notre embarcation avec un peu trop d’entrain à mon goût.

Quelques minutes plus tard, on vit émerger au loin le long cou d’un phare ancré au sommet d’une île entourée de falaises. En s’approchant, on découvrit que nous étions entourés de plusieurs autres formations rocheuses escarpées qui fendaient l’air comme des crocs, engloutissant le resac de la mer, vague après vague.

C’est dans cet environnement à première vue hostile que le capitaine Pedro mis une ligne à l’eau. Sur un seul fil de pêche, il enroula plusieurs petits crabes que nous avions ramassés plus tôt non loin de notre point de départ. Les minutes passèrent et notre silencieuse patience transforma l’agitation des alentours en calme harmonieux. Alors que mes paupières s’alourdissaient, bercées par le mouvement de l’eau, Pedro s’empara d’un filet d’un mouvement maîtrisé et l’agita sous la surface. Il en sortit un poisson argenté bien en chair qu’il posa tranquillement sur le sol en disant: «Bonjour Madame Dorade».

On posa ensuite momentanément pied sur terre le temps de visiter les quelques maisons de pêcheurs qui cohabitent avec celles des biologistes, seuls résidents de cette réserve naturelle protégée.

Vint ensuite mon tour de lancer la ligne à l’eau, tâche que je tentai d’accomplir sans perdre l’équilibre, ni passer par-dessus bord. Malgré mon léger mal de coeur, je m’en tirai très bien et extirpai des profondeurs quelques sargos, dorades et loups de mer!

Le bonheur de ces prises fut décuplé à notre retour à Péniche. C’est dans la sympathique cuisine du local où ils entreposent leur équipement que Pedro et sa bande nous préparèrent un diner de roi: le traditionnel macaroni du pêcheur aussi appelé ‘’massada de peixe’’, dans une sauce tomatée, cuit avec les poissons fraîchement pêchés. (Recette disponible ici!)

Ce moment de partage amical à l’image de la journée m’a beaucoup touchée. J’ai alors réalisé que c’est avant tout la passion de ces gens pour leur région et leur métier qui font l’exception des produits frais qu’ils exportent de l’autre côté de l’Atlantique. On y retourne quand?

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